Il y a les clochettes blanches des perce-neiges. Mais il y a aussi celles tout autant merveilleuses des nivéoles. Moins courantes dans les jardins, il arrive que d'aucuns les confondent. Même forme de feuilles, petites marques vertes en bout de tépales, une floraison qui prend tout juste le relai des perce-neige. Et puis il faut reconnaitre qu'en boutons, la belle cultive une certaine forme de mimétisme.
J'ai tenté leur culture plusieurs fois. Echec cuisant à chaque fois. Avec aplomb, j'accusais le manque de fraicheur des bulbes pour justifier ces déconvenues successives. Puis, comme pour les perce-neige, j'ai cru détenir la clé du succès en plantant une touffe en vert, gentiment offerte par une jardinière. L'échec fut à la hauteur de mes espérances.
La révélation s'est imposée le jour où j'ai admiré une marée de blanches corolles dans un fond de fossé mouillé, voire détrempé. C'était donc ça ! L'endroit que je leur réservais au jardin était loin d'être aussi humide.
Mais point de fossé humide au jardin. La seule petite niche s'approchant le plus de ce biotope se trouve au niveau du trop plein du bassin. Au printemps 2014, j'ai donc planté 5-6 bulbes en vert. L'année suivante, non seulement ils étaient toujours là mais ils m'ont remerciée de quelques fleurs. Et ce printemps, victoire, plus d'une vingtaine de clochettes sont en train de s'ouvrir, de quoi me réjouir les yeux et prolonger d'une bonne quinzaine de jours la saison des blanches clochettes. Je pense avoir enfin trouvé l'emplacement que ces belles apprécient.
Mais oserais-je quand même avouer que je suis retombée dans mes travers et ai risqué ce printemps UN bulbe au pied de mon bel ophiopogon noir. Il fallait absolument que j'essaie de prolonger l'envoûtant mariage du noir et du blanc.