Mais comment n'ai-je pas vu les feuilles de menyanthes disparaitre les unes après les autres ?
Il aura fallu que certaines feuilles du nénuphar soient à demi englouties pour que je regarde ce qui se passait de plus près.
Je n'ai pas eu à chercher bien longtemps. Quelques déjections de belle taille ont vite trahi les gloutonnes. Et après examen attentif, ce furent 1 ... 2 ... 3 ... 4 ... 5 grosses chenilles vertes qui se sont laissé surprendre, bien cachées au milieu de la jungle aquatique.
Avec une telle population de grosses gourmandes, pas étonnant que le garde-manger se soit effeuillé jour après jour.
Une petite recherche de confirmation a conforté mon identification, des chenilles du grand sphinx de la vigne, un papillon nocturne à la curieuse et chatoyante livrée rose et kaki.
Mais pourquoi diable sont-elles venues se perdre au dessus de l'eau alors qu'une énorme vigne court sur le grillage à quelques dizaines de mètres ?
Dix jours plus tard, il ne reste plus que deux chenilles, toutes deux vêtues de leur dernier habit. Elles ont encore grandi et affichent 8 bons centimètres sous la toise.
Onzième jour d'observation : plus aucune trace des deux goulues ... mais à quelques mètres, sous le gros tilleul, 'Sum and Substance' s'est fait dévorer nuitamment et en toute discrétion la moitié d'une de ses énormes feuilles. QUI a osé ?
Un sphinx du tilleul aurait-il lâchement abandonné quelques-uns de ses enfants ?