Alors que le bassin se réveille de sa longue léthargie hivernale, il est une plante qui chaque année me fait le bonheur de fleurir dès les premiers rayons de soleil : la vanille d'eau ou aponogeton distachyos.
Cette année, dès le début du mois d'avril, une première petite fleur à la blancheur virginale est montée à la surface. Je ne m'y attendais pas du tout, la surface du bassin était encore prise dans les glaces quelques jours plus tôt.
Ont suivi deux longs mois de floraison à un moment où la flore du bassin émerge lentement après les longs mois d'hiver.
On la dit très parfumée. Pas facile de se pencher le nez au ras de l'eau pour le vérifier ! Mais il est vrai qu'elle sent délicieusement bon.
On la dit aussi embaumante, surtout au moment où le soleil va se coucher. Je ne m'en étais jamais rendu compte jusqu'à un certain soir, où désherbant à quelques pas, mes narines furent chatouillées par un agréable parfum vanillé.
Fin mai, elle s'efface et laisse la place au nénuphar, star du bassin pour quelques mois dont l'égo surdimensionné ne tolèrerait pas la blanche concurrence. Ne sont alors visibles que ses feuilles oblongues vert pourpré alanguies à la surface de l'eau.
Mais la belle n'a pas dit son dernier mot. Début octobre, à l'heure où le nénuphar jette l'éponge, épuisé par ses nombreuses floraisons, elle reprend le devant de la scène et timidement, lance à la surface une ou deux blanches fleurs que bien souvent le gel viendra flétrir.
Bien que costaude, la belle est connue pour craindre le gel. Il est donc conseillé de la planter suffisamment profondément ou de l'hiverner à l'abri des morsures du froid.