le-jardin-de-berthille
Du blanc, encore du blanc, toujours du blanc. Février fut un mois 100 % blanc.
On en fait des découvertes le nez au ras du sol, ! Tenez, hier par exemple, en coupant les feuilles noircies d'un pied d'hellébore, un je-ne-sais-quoi a attiré mon regard.
Vous avez aussi remarqué quelque chose de bizarre ?
Mais si, approchez-vous et regardez attentivement.
Toujours pas ? Et là, c'est mieux ?
Ca y est, vous voyez maintenant ?
Mes perce-neige comportent une deuxième rangée de tépales, plus longs, plus fins et légèrement recourbés vers l'extérieur !
Une fois déshabillée de ses tépales extérieurs, la fleur révèle bien non pas trois mais six tépales intérieurs. Vous avez déjà vu ça, vous ?
Tournée minutieuse d'inspection faite, loin d'être une exception, ces perce-neige sont en majorité au jardin. Au prix où sont vendus certains bulbes de galanthus, aurais-je trouvé un trésor dans mon jardin ?
Hi hi hi, je ris d'avance en imaginant le nombre de jardinières qui vont se précipiter dès ce matin dans leur jardin pour aller voir ce qui se passe sous les jupes de leurs perce-neige.
Lentement, très lentement, beaucoup trop lentement, la neige recule révèlant au passage les zones plus chaudes et plus froides du jardin.
Je me suis ainsi rendu compte que que le massif du bassin ("Le Ballet des Neiges") et son vis-à-vis ("La rencontre de Sally et d'Annabelle") étaient les deux endroits les plus sibériens du jardin. Ils sont pourtant tous deux dans une situation dégagée et très bien ensoleillée. A n'y rien comprendre ...
L'herbe réapparait, tassée, grillée, jaunie. Dans les massifs, autour des marmites de fonte, les zones libres de blanc se creusent et s'élargissent.
La jardinière n'est pas la seule à trépigner et à piaffer d'impatience. Crocus, perce-neige, hellébores, bruyères et primevères pointent timidement mais volontairement.
Dans la chaufferie très sombre, les jeunes plants achetés à l'automne et stockés à l'abri du gel profitent de la tiédeur ambiante pour donner libre cours à leur jeune fougue. Ca bourgeonne en diable.
Loin de freiner leur vitalité, l'absence de lumière n'a paa empêché le fuchsia, les viornes printanières et le miniuscule prunus 'Kojo no Mai' de se mettre à fleurir généreusement.
Dès le redoux, tout ce petit monde "encageté" va quitter ce monde des ténèbres pour se réadapter en douceur à la lumière et reprendre les couleurs que l'absence de luminosité lui a fait perdre.
Limite déçue la jardinière !
Pourtant lorsque je l'avais choisi cet hamamelis 'Ruby Glow', je pensais faire avoir fait un choix judicieux. Des fleurs rouge dans un jardin blanchi par la neige, cela s'annonçait bien en théorie. Seulement voilà, théorie et pratique ne sont pas toujours en phase.
Depuis un mois que le jardin est habillé de blanc, j'ai eu le temps de bien l'observer mon noisetier des sorcières.
Vues de près, c'est vrai que ses araignées rouges en jettent ! Givrées ou chapeautées de blanc, elles sont même bien voyantes.
Mais dès que l'on prend un peu de recul, le rouge a tôt fait de s'éteindre pour rapidement se confondre avec la couleur brune des branches.
Seuls les rayons de soleil réussissent à attiser les flamèches et à leur donner ce rougeoiement que j'espérais tant.
Mais peut-être suis-je trop pressée et qu'une fois plus mature et les branches couvertes de fleurs, ce bel arbuste me donnera chaque hiver, les satisfactions qu'il m'apporte déjà en automne.
A nouvelle année, nouvelle mise en avant. Ce sera au tour d'un (presque) nouveau massif d'être sur le devant de la scène.
Pourquoi Sally ? Parce que le beau rosier 'Sally Holmes' y fut planté au printemps dernier.
Pourquoi Annabelle ? Pour l'hydrangea du même nom qui occupe la partie ombragée du massif.
Pourquoi rencontre ? Parce que ces deux-là finiront par s'entremêler dans quelques années.
Deux couleurs pour cet endroit : du blanc, beaucoup et du bleu, dans ses nombreuses nuances.
Des géraniums vivaces ('Rozanne', 'Nimbus', 'Rosemoor'), des lavandes et des véroniques entre autres pour le bleu ; des arbustes (hydrangea paniculata 'Great Star', deutzia gracilis, philadelphus 'Manteau d'Hermine'), des rosiers nains ('Opalia' et 'Innocencia') et des vivaces (asters, phlox, iris...) pour le blanc.
Les bulbeuses n'ont pas été oubliées : crocus et narcisses devraient colorer le début de saison tandis que les aulx prendront le relai en juin.
Janvier : 15 bons centimètres de neige recouvrent le massif. Les plantations de l'automne seront bien protégées.
A chaque nuit, ses centimètres supplémentaires ! Il parait même que 2013 serait en passe d'ajouter certains chiffres à la longue liste des "records" météorologiques de Meurthe et Moselle.
Quant à moi, je me contente d'apprécier, d'engranger les photos du jardin enneigé et de me frotter les mains pour cette protection bénie. Sous la froide couverture, je sais les vivaces bien au chaud. Une fois le manteau blanc disparu, il ne suffira que de quelques jours d'ensoleillement pour que le jardin explose de vie.
Rien de tel que la neige pour mettre en valeur et souligner les caractéristiques pour le moins biscornues de certains arbustes du jardin.
Rien de tel qu'un épais tapis blanc pour mettre en valeur les petites taches colorées des quelques rares floraisons hivernales.
Rien de tel qu'une belle belle épaisseur de ouate moelleuse pour rendre (presque) confortable le dur banc de grès rose près du bassin.
Alors que le tonnerre gronde et que la grêle a recouvert les sols (si si je vous assure), mes pensées sont déjà tournées vers le printemps, le jardin et un nouvel aménagement.
Fin décembre, le gentil bonhomme à la barbe blanche et au manteau rouge a amené dans sa hotte l'arche double convoitée depuis fort longtemps.
Depuis, je lis, je parcours la toile à la recherche du rosier grimpant qui viendra habiller cette nouvelle structure. Mais les beautés d'un catalogue fut-il sérieux et de bonne foi ne remplaçant jamais l'expérience sur le terrain, je me tourne une nouvelle fois vers vous à la pêche aux bonnes idées et aux bons conseils.
Je le voudrais remontant ; embaumant ou très parfumé ; gracieux et léger ; un feuillage naturellement sain, pas ou très peu sensible aux maladies ; des fleurs plutôt moyennes ou petites, roses, blanches ou nacrées, simples, doubles ou un peu froufroutantes.
Je ne le veux pas frileux ; ni trop expansif ou ingérable sans tailles continuelles ; n'ayant pas besoin d'étés caniculaires mais supportant une terre sableuse vite chaude.
Je le souhaite généreux mais ne portant pas des roses opulentes que les étés lorrains très humides ont tôt fait d'abîmer et de faire pourrir.
Et toujours mon petit plus sans lequel vos recherches seraient (presque) trop simples : s'il était inerme ou très peu épineux, ce serait vraiment le top.
J'ai déjà quelques noms en tête mais j'attends de voir s'ils vont faire partie de vos suggestions.
Futée la jardinière, n'est-ce pas ?
Certainement le massif dont je suis la plus contente ... même si des ajustements sont encore à prévoir. C'est l'avant-dernier créé et les leçons apprises commencent à porter leurs fruits. Les plantations sont moins serrées, moins variées, permettant un meilleur développement et des effets de masse.
Les floraisons se succèdent quasiment toute l'année. A l'automne, les feuillages colorés (euonymus alatus, viburnum, prunus incisa 'Kojo-no-Mai) ne sont pas en reste. En hiver, quelques arbustes structurent l'espace. Les bruyères d'hiver s'étendent gentiment et commencent à former un tapis vert foncé bienvenu à la morte saison.
Le début d'année est toutefois encore trop peu coloré. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir planté des bulbes en quantité.
Juillet et août sont les mois les plus fleuris. C'est aussi la période où le saule crevette (salix integra 'Hakuro Nishiki') est le plus en grâce.
Deux plantes phare dans ce massif : la monarde 'Violet Queen' qui rosit le massif durant deux mois et le penstemmon digitalis 'Mystica' dont la présence remarquée et remarquable du printemps à l'automne m'enchante chaque année davantage.
L'année qui débute devrait confirmer la montée en puissance de certaines plantes récemment mises en terre (bergenia cordifolia, iris de toutes sortes, petits couvre-sols). J'attends aussi beaucoup du côté des rosiers ('Rosy Cushion', Astronomia', 'Snow Ballet') et des arbustes parfumés (viburnum 'Aurora', syringa meyeri palinbin).
Je les savais précoces ces petits crocus sieberi. Mais à ce point ...
Un pressé de la corolle s'est même permis l'affront de devancer tous les perce-neige du jardin. Quelle honte pour les blanches clochettes sensées être les premières fleurs de l'année !
