le-jardin-de-berthille
C'était encore presque l'hiver dans le jardin début avril. Quinze jours plus tard, c'est l'explosion de couleurs, les feuilles des arbres sont sorties, les arbustes printaniers sont tous en fleurs, les vivaces se préparent, l'herbe a verdi ... et beaucoup poussé.
La blanche et première floraison du petit piéris ...
... le rouge du cognassier du Japon ...
... le jaune du forsythia ...
... le blanc immaculé de la spirée arguta ...
... le rose vif et très lumineux du ribes 'Pulborough Scarlet'.
J'avais découvert cette petite bulbeuse début 2008 en me promenant sur un forum canadien. Je fus conquise devant leur bleu si profond. En trouver ne fut pas chose facile. Heureusement pour moi, quelques jours plus tard, un vépéciste bradait ses bulbes en fin de saison. C'est ainsi que les deux premiers iris reticulata ont fait leur entrée au jardin.
La floraison décalée de l'année dernière ne fut pas très généreuse mais peu importe, les bulbes étaient bien vivants, c'était l'essentiel.
Cette année, ils ont retrouvé leur cycle normal et ont commencé à se multiplier.
Il y a des plantes qu'on ne peut s'empêcher de caresser. L'anémone pulsatille est de celles-là. Avec ses fins et soyeux poils, elle prend des allures de petit nounours dans le jardin.
Toute mignonne au débourrage, superbe en plein épanouissement, originale en défloraison ... que de qualités pour cette petite plante, qui, de plus, n'est pas avare de semis naturels en condtions favorables.
J'avais déjà l'euphorbe cyparissias que je regrette amèrement d'avoir introduit au jardin malgré son fin et joli feuillage.
En deux petites années, elle a colonisé consciencieusement les massifs où j'ai eu le malheur de l'implanter.
Depuis ce printemps, j'arrache scrupuleusement chaque nouvelle pousse mais la belle s'est infiltrée pernicieusement au sein des vivaces environnantes et ses racines cassent comme du verre.
Serais-je maintenant en train de me faire envahir par une nouvelle euphorbe ?
Achetée toute menue et toute frêle en août dernier au Jardin de Berchigranges et plantée à l'automne, elle vient de se réveiller après son premier hiver au jardin. Repos hivernal, certes mais pas sommeil léthargique !
La grêle tige mise en terre en septembre n'a pas chômé durant la mauvaise saison : 3 pousses rougeâtres et bien vigoureuses encerclent la tige desséchée de l'année dernière tandis que plusieurs partent déjà à l'assaut de l'espace environnant.
J'aurais dû m'en douter. En mai dernier, à Berchigranges une large portion de talus était colorée de son orange vif.
Son nom : euphorbia griffithii 'Fern Cottage'.
Je me suis fait avoir, lamentablement avoir ...
J'ai craqué pour du gypsophile vendu en racines nues dans un sachet de tourbe chez un hard discounter allemand (L..l pour ne pas le nommer).
Pourtant, je sais bien qu'avec ce conditionnement, les plantes souffrent. Mais voilà, 3 plants de gypsophyla paniculata pour 0.99 euro, ça valait vraiment le coup. Et le gypsophila paniculata, j'aime beaucoup.
Le suremballage rigide ne permettait pas un examen approndi mais j'avais tout de même réussi à entr'apercevoir un petit morceau de végétation, certes bien blanc, mais bien vivant.
Au déballage, énorme déception : trois tronçons de racines surmontées d'un ridicule début de feuillage ! Pas le moindre millimètre de radicelles !
Alors même à ce faible tarif, c'est trop cher payé. Quand je pense aux moyens inutilement mis en oeuvre pour vendre ces milliers de plantes vouées à la mort, cela me met en rage. On est bien loin des préoccupations du développement durable.
Première après-midi plus agréable au jardin. Les températures ont enfin flirté avec les 10° (!!!) et une impression de douceur était là
Oh ! Pas de quoi quitter son pull ! Pas de quoi sortir la chaise pour une béate contemplatation en sirotant un petit thé non plus !
Cela tombait bien : la jardinière est très en retard cette année. Le ménage de printemps n'avait pas pu être fait jusqu'à présent et il est grand temps de retrousser les manches et de se mettre au travail.
Les graminées, les asters, les sedums ont goûté du sécateur. Les vilains feuillages roussis ont été taillés. Les grosses feuilles mal décomposées sont allées rejoindre le tas de terreau en formation.
Les premières floraisons se sont trouvées ainsi sur le devant de la scène.
Les petits crocus chrysanthus 'Prince Claus' de l'année dernière achetés en super solde à la fin du mois de janvier se sont bien multipliés et j'ai déjà pu éclater certaines touffes. Non contents d'être parfumés, ils sont tout aussi décoratifs sortant de terre que pleinement épanouis.
... les premières floraisons de l'année !
Quelques degrés supplémentaires, deux ou trois rayons de soleil encore bien frileux et les voilà, fidèles au poste certes, mais avec un mois de retard par rapport aux deux années précédentes.
La première fleur se faisant atttendre, je me suis penchée sur les mousses, très présentes au jardin. Avec une ombre de plus en plus prononcée, elles se font nombreuses, variées et colonisatrices.
Elles habillent de vert le tronc du vieux pommier ...
... enveloppent joliment les pierres roses des bordures ...
... s'étalent langoureusement au pied du carex roux ...
... se faufilent délicatement dans les vertes tiges des muscaris ...
... mais lorsqu'elles vampirisent les aubriètes, je dis non ! Il va falloir agir !!!
L'hiver a rudement malmené les euphorbes cette année. Toutes sont encore bien vivantes mais roussies, brûlées, avachies, déplumées, j'ai des doutes sur la beauté de leur floraison ce printemps.