Il en est un au jardin qui a bien failli ne pas voir la nouvelle année.
Mon irritation fut grande le 31 au matin en découvrant que les sangliers avaient trouvé le chemin vers les pommes laissées en pâture hivernale pour merles et grives. Poussés par la faim, ces satanés cochons n'ont pas mis longtemps à découvrir que j'avais arraché un berberis infranchissable et ils se sont engouffrés en file indienne dans cette brèche.
Par chance ... et me doutant un peu ce qui me pendait au nez, j'avais protégé, certes inesthétiquement, mais efficacement les toutes jeunes plantations.
Mais sur leur trajet, il y avait le petit, tout petit rosier 'Vent d'Eté'. Devant, derrière, à droite, à gauche, des traces profondément enfoncées de sabots. Au milieu, UNE branche restante.
Je vais devoir le bichonner cette année pour qu'il retrouve un peu de prestance.
D'autres en revanche n'ont pas eu cette chance. Plié à angle droit, l'hellébore argutifolius qui avait jusqu'alors vaillamment mais difficilement résisté à tous les hivers aura peu de chance de voir son unique tige florale s'épanouir.
Plus aucune trace aérienne du petit lonicera syringantha à la floraison rose réputée si parfumée et qu'une amie m'avait donné à l'automne. A sa place, de profondes empreintes laissées dans un sol détrempé.
D'autres en revanche ont profité de ce labourage précoce pour sortir de leur sommeil et s'entrouvrir quelques jours plus tard sous la caresse tiède du soleil.
Les piquets et les fils électriques ont donc refait leur apparition, tristes mais nécessaires guirlandes anti intrusion.