Autant la variété 'Chameleon' avec son feuillage tricolore, bariolée comme un coloriage, me semble peu naturelle ; autant la plante type, toute simple dans son habit vert, me plait.
Ses larges feuilles, finement ourlées d'un liseré rouge, se déploient assez tardivement en saison me faisant toujours craindre à leur perte hivernale. Froissées, elles dégagent un délicieux parfum d'orange. Elles sont d'ailleurs utilisées dans la cuisine vietnamienne. Mais il faut avouer que le goût n'est pas à la hauteur de l'odeur.
Fin juin, les premières fleurs apparaissent, portées par des tiges robustes d'une bonne trentaine de centimètres. Avec leur quatre bractées d'un blanc pur et leur épi central jaune clair, elles ne passent pas inaperçues. Je ne peux m'empêcher de leur trouver un vague air de ressemblance avec les fleurs des cornouillers kousa. Durant plus d'un mois, elles vont se succéder, mêlant joliment fleurs blanches et épis bruns défleuris.
Dans ma terre sableuse très drainante, la mi-ombre lui réussit parfaitement. Etonnant même pour une plante qui apprécie fortement l'humidité. C'est d'ailleurs sûrement grâce à ces conditions plutôt sèches que le balle ne développe pas son caractère conquérant.
Connaissant son goût pour l'eau, je l'ai même tentée immergée dans le petit bassin l'année dernière. Elle y a grandi, prospéré, fleuri ... et même passé l'hiver totalement emprisonnée dans un épais manteau de glace sans que cela ne l'ait affectée le moins du monde.