Comme chaque année au printemps, je suis impatience de découvrir quelle floraison me réservent les semis naturels d'hellébores que j'ai gardés ou qui ont échappé à ma vigilance.
2013 se profile comme une bonne cuvée avec trois modèles en attente de confirmation.
Une première floraison plutôt étonnante pour ce premier modèle.
Je ne sais si une pollinisation croisée entre orientalis et foetidus est possible. Toujours est-il que ce rejeton, tout en gardant les caractéristiques d'une rose de Carême, présente de singuliers airs de ressemblance avec un pied de griffon : mêmes petites fleurs en boules, même air toujours penché, mêmes corolles fermées.
Jeunesse ou véritable caractéristique ? Les années à venir trancheront.
helleborus orientalis boule
helleborus orientalis boule
helleborus foetidus
A la différence des fleurs boules de l'hellébore précédent, celui-ci redresse fièrement la tête et ouvre très largement ses fleurs. Non content de se faire admirer pour ces deux premières qualités, il affiche en plus une couleur totalement inédite au jardin : un bourgogne glissant vers le brun en s'épanouissant.
Quant au petit troisième, je lui réserve une place de choix dans l'histoire du jardin.
En mars 2008, une rencontre avait été organisée à Paris entre jardinières forumeuses et nous avions visté à l'occasion le Parc Floral de Vincennes. La floraison des hellébores était à son apogée et notre joyeuse bande soulevait jupes et jupons pour admirer et s'extasier devant chaque variété.
Un jardinier à l'oeuvre, amusé de notre (bruyant) enthousiasme nous a permis de nous servir en petits plants. Mals conditionnés en l'absence de matériel adéquat, les minuscules semis n'ont guère supporté le retour et l'installation en Lorraine. Celui-ci est le seul survivant mais je ne regrette pas les cinq années qu'il m'a fallu patienter pour découvrir sa fleur sombre aux pétales joliment recourbés.