Il y a des jours où le jardin me rend bien le temps que je lui donne.
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Il y a des jours où le jardin me rend bien le temps que je lui donne.
Au début du mois de juin dernier, suite à un schloukage mal négocié, j'avais tenté deux boutures de tiges de hosta en pleine terre (clic). Arrosées régulièrement, elles avaient toutes deux traversé 2012 sans faillir.
Anxieuse, je surveillais leur emplacement comme du lait sur le feu depuis le réveil du jardin. Et en rentrant de vacances ... victoire !!! Une pousse vigoureuse m'attendait !
Sur ma lancée, j'avais fait exactement la même opération avec un dicentra spectabilis trop petit pour être divisé. Même cause, même conséquence : ce printemps, la bouture est bien vivante et me remercie même avec une belle tige florale.
Au total, j'avais tenté quatre de ces boutures l'année dernière : un hosta 'Patriot', un hosta 'June' (non Emmanuelle ... pas sur la tête !!!), un dicentra 'Alba' et un dicentra 'Gold Heart'. Succès identique pour les quatre plantes. 100 % de réussite, c'est-'y pas beau ?!
Avouez que l'opération n'est guère difficile et que le résultat est plutôt concluant ! Cela vous ne chatouille pas d'essayer à votre tour ?
Je récapitule :
- Prendre un couteau de cuisine à longue lame
- La glisser délicatement et le plus profondément possible le long d'une tige du pourtour
- Trancher dans l'vif pour séparer la bouture du pied mère
- Tirer délicatement sur la tige pour la sortir du sol
- La planter immédiatement et directement en place en pleine terre
- Arroser modérément mais très régulièrement
- Marquer l'emplacement
Forte de ces belles réussites, je viens de faire la même opération avec un dicentra 'Bacchanal' et 'Aurora' ... et parcours le jardin à la recherche d'autres variétés qui supporteraient ce traitement.
Des idées à me suggérer ?
Comme chaque année au printemps, je suis impatience de découvrir quelle floraison me réservent les semis naturels d'hellébores que j'ai gardés ou qui ont échappé à ma vigilance.
2013 se profile comme une bonne cuvée avec trois modèles en attente de confirmation.
Une première floraison plutôt étonnante pour ce premier modèle.
Je ne sais si une pollinisation croisée entre orientalis et foetidus est possible. Toujours est-il que ce rejeton, tout en gardant les caractéristiques d'une rose de Carême, présente de singuliers airs de ressemblance avec un pied de griffon : mêmes petites fleurs en boules, même air toujours penché, mêmes corolles fermées.
Jeunesse ou véritable caractéristique ? Les années à venir trancheront.
helleborus orientalis boule
helleborus orientalis boule
helleborus foetidus
A la différence des fleurs boules de l'hellébore précédent, celui-ci redresse fièrement la tête et ouvre très largement ses fleurs. Non content de se faire admirer pour ces deux premières qualités, il affiche en plus une couleur totalement inédite au jardin : un bourgogne glissant vers le brun en s'épanouissant.
Quant au petit troisième, je lui réserve une place de choix dans l'histoire du jardin.
En mars 2008, une rencontre avait été organisée à Paris entre jardinières forumeuses et nous avions visté à l'occasion le Parc Floral de Vincennes. La floraison des hellébores était à son apogée et notre joyeuse bande soulevait jupes et jupons pour admirer et s'extasier devant chaque variété.
Un jardinier à l'oeuvre, amusé de notre (bruyant) enthousiasme nous a permis de nous servir en petits plants. Mals conditionnés en l'absence de matériel adéquat, les minuscules semis n'ont guère supporté le retour et l'installation en Lorraine. Celui-ci est le seul survivant mais je ne regrette pas les cinq années qu'il m'a fallu patienter pour découvrir sa fleur sombre aux pétales joliment recourbés.
Ce début de printemps pas très chaud et assez arrosé est une véritable bénédiction pour les pulmonaires du jardin. Elles sont magnifiques et leur floraison se prolonge plus longtemps qu'habituellement.
La pulmonaire 'Majesté', reçue d'Anne-Marie, moribonde après le grignotage de ses racines par un rongeur souterrain s'est refait une belle santé. Belle en fleurs, elle se révèlera magnifique d'ici peu avec son feuillage totalement argenté.
Nouvelle au jardin, la toute blanche 'Sissinghurst White' promet de faire partie du top 5. Blanche en fleurs mais également blanche lorsqu'elle est encore en boutons, sa fragilité n'est qu'apparence. Reçue minuscule en racines nues l'été dernier, arrosée et bichonnée, elle me remercie par plusieurs hampes florales dès cette année.
Rose pâle, puis bleu très très clair, 'Glacier' blanchit au fil des jours. Dans les rayons d'un soleil levant, elle agit comme une véritable lampe d'appoint et apporte une lumière très appréciée dans un coin sombre du jardin.
Avec ses fleurs roses et son feuillage marqué de blanc moins éclatant, 'Dora Bielefeld' est toute en douceur. Choisie pour son absence de bleu, ma terre acide leur donne toutefois une couleur plus violacée que souhaitée.
Une petite merveille sans nom, répérée sur un rayonnage à cause de ses feuilles plus effilées, m'enchante par sa floraison rose vif. Au fil de la saison, ses feuilles laissent tomber une grande partie de leurs taches vertes pour endosser un bel habit argenté.
Toujours sans p'tit nom, celle-ci a capté mon regard sur un rayonnage par une floraison bleu gentiane un peu plus imposante que la moyenne.
Et puis bien sûr il y a la très généreuse officinalis qui s'étale et se sème, formant de grosses taches bleu et rose sans lesquelles le jardin serait bien moins coloré au début du printemps..
Au printemps, le jardin se meuble de petits, très petits, voire minuscules plants ou éclats de vivaces. Cela devient vite un casse-tête de mémoriser tous leurs emplacements.
Bien sûr, il y a les étiquettes. Mais, enfoncées, elles ne se voient plus guère et le coup de binette malencontreux est vite arrivé. Sorties de terre, cela n'est guère esthétique et il arrive que les merles se fassent un plaisir de les déloger.
J'ai autrefois utilisé des bâtonnets ou des piques à brochettes dont l'extrémité avait été colorée. L'effet visuel était efficace ... mais très présent !
Cette année, je crois avoir trouvé LA solution pour repérer au premier coup d'oeil l'endroit où le dernier petit plant a été mis en terre. Trois petites branches fichées dans le sol en forme de tipi et le tour est joué. Discret et terriblement efficace !
Ainsi encagée, ma précieuse petite paeonia tenuifolia ne risquera pas d'être bousculée et n'aura pas à subir un éventuel oubli d'arrosage.
Après une étreinte pareille,
forcément, il est arrivé ce qui devait arriver !
Dire que j'ai failli leur marcher dessus à ces deux pauvres grenouilles rousses. On n'a pas idée aussi de se fondre comme ça dans l'environnement et de rester totalement immobiles.
Un p'tit sourire pour la photographe ?
Deux nouvelles petites bulbeuses fleurissent au jardin ce printemps. Deux bulbeuses aux couleurs layette.
Du côté des filles, le chionodoxa forbesii 'Pink Giant'
Du côté des garçons, le muscari azureum
Après la donmination jaune vif des premiers crocus, un peu de douceur repose l'oeil.
Avec moins de 200 h d'ensoleillement depuis le début de l'année, pas étonnant que le jardin affiche toujours un visage quasi hivernal et que les plantes ne se sentent pas encore au printemps.
Les arbustes ne sont encore que branches brunes.
26 mars 2013
30 mars 2012
Les anémones pulsatilles sortent tout juste de terre.
25 mars 2013
27 mars 2012
Les pulmonaires gonflent à peine leurs bourgeons.
27 mars 2013
23 mars 2012
Les narcisses s'élancent depuis peu.
27 mars 2013
28 mars 2012
Les puschkinias viennent seulement de se réveiller.
27 mars 2013
27 mars 2012
Mais il n'y a pas que la végétation qui est en retard.
La jardinière l'est encore plus : les rosiers ne sont pas taillés ; les hydrangea paniculata non plus ; quelques rosiers à racines nues patientent en jauge ; le terreau de feuilles n'est pas épandu ; les massifs n'ont pas encore été gratouillés ...
Les journées risquent d'être bien chargées lorsque le soleil réveillera tout ce petit monde !
Même si on est loin des pots de peinture que sont les pauvres bruyères bombées en rouge, jaune, bleu ou même orange, il faut reconnaitre que le froid hivernal a l'art de donner de la couleur ... et même beaucoup de couleur, à certaines variétés de callunes plantées au jardin.
Malheureusement, 'Wickwar Flame', présente au jardin depuis plusieurs années, a été piétinée, écrasée et cassée cet automne par je ne sais quel(s) habitant(s) de la forêt toute proche. Elle a beaucoup souffert et ne sera guère présentable avant longtemps. C'est bien dommage car sa couleur rouge brique s'alliait à merveille avec les premiers réveils du jardin.
Cet automne, deux nouvelles bruyères (calluna vulgaris) à intérêt hivernal ont été plantées. 'Firefly' au feuillage vert très clair a rosi tout au long de l'hiver pour finalement se stabiliser sur un bourgogne rougissant.
19 décembre 2012
6 mars 2013
Quant à 'Rêve Orange', elle est loin de démériter son nom. De dorée à l'automne, elle est passée progressivement à une couleur orangée hyper lumineuse. Impossible de la rater en ce moment au jardin tant sa couleur est flashy !
19 décembre 2012
8 mars 2013
Et ce n'est pas la chatte squatteuse qui réussira à lui voler la vedette !
Qu'ils soient
bien alignés
en formation
en ordre dispersé
en éclaireurs
monochrones
ou colorés
... le jardin regorge de vaillants petits soldats au garde-à-vous, prêts à dégainer leurs pétales. Et ce ne sont pas les -10° de cette nuit et la nouvelle pellicule de neige tombée hier soir qui ont l'air de les décourager.